Famille : formicidae
Sous-famille : myrmicinae
Genre : atta
Localisation : Amérique Latine
Dans les forêts tropicales d’Amérique du Sud vivent des fourmis qui encore une fois, montrent un type d’adaptation
particulièrement étonnant.
Vous serez désormais que ce sont les fourmis qui ont découvertes les
premières l’agriculture, et il y a de cela quelques 50 millions d’années. Les fourmis Attas ont en effets développé la culture des champignons.
Étant donné la quantité impressionnante de végétaux nécessaire à cette culture, les fourmis peuvent ravager des arbres et des champs entiers. Les
Attas ont su
développer une symbiose avec les
champignons. De quoi remettre en cause ladite puissance des hommes !
La colonie est composée d’une reine, de sexués et d’ouvrières, rien d’exceptionnel. Mais pour s’organiser et augmenter leur efficacité, les Attas ont du se spécialiser. Ainsi, chaque ouvrière a une fonction bien particulière au sein du groupe et cela se retrouve notamment sur la taille de la fourmi. On retrouve :
Une colonie d’Attas atteint fréquemment plusieurs millions d’individus. Cela forme une véritable usine et on comprend mieux pourquoi une telle organisation sociale s’est imposée. Chaque fourmi à une tâche bien précise et l’effectue de façon efficace, donnant à la colonie toute sa puissance d’action. La prospérité de la colonie ne dépend en faite que de cette organisation méthodique.
Le vol nuptial des Attas se déroulent dans l’après-midi. Les jeunes reines, encore vierges, sont fécondées en vol par les mâles, qui meurent après l’accouplement. Elles reçoivent des mâles l’équivalent de 200 millions de spermatozoïdes, qui donneront autant d’ouvrières pour le développement de la colonie.
La reine, alors livrée à elle-même, se pose au sol et commence par s’arracher
les ailes. Elle se met à creuser un trou puis une chambre, lui permettant de s’installer à une trentaine de
centimètre de profondeur. Elle peut commencer la ponte des œufs dont elle s’occupera, avant de passer le relais aux ouvrières.
En parallèle, elle doit commencer la culture du champignon, qui servira de base à la colonie. Pour cela, elle transporte une souche du champignon qui se trouvait dans la colonie
maternelle. Lors de la création du nouveau nid, elle dépose les souches dans la loge, qui grandiront dans une premier temps sur les déjections de la
reine. La nouvelle reine pondra pendant 20 voire 30 ans.
On peut reconnaître la fourmilière d’une colonie des fourmis Attas de loin.
En effet, Il est caractérisé par un dôme surélevé du sol et large de
plusieurs mètres de diamètre. Le nid des Attas est sans doute l’un des
plus impressionnant chez l'ensemble des fourmis. Il atteint fréquemment des
proportions démesurées, s’étendant ainsi sur plus de 50 m², avec une
profondeur de 6 à 8 mètres. Pour construire un tel nid, la colonie doit
déplacer
un total de 40 tonnes de terre !
On peut apercevoir en surface des tours disséminées sur le dôme. Ils
correspondent en réalité à des conduits d’air, qui maintiennent les
conditions de température, d’humidité et de gaz à des niveaux optimaux
dans les champignonnières. Certains évacuent le CO², mortel en trop forte
quantité, et d’autres aspirent de l’air frais. En réalité, les fourmis Attas
ont mis au point un ingénieux système de ventilation, digne d’un grand architecte :
elles stockent aux derniers étages du nid des déchets végétaux qui vont
produire le CO². Celui ci, plus chaud, va permettre le maintient du nid à température
constante. Aussi la différence de température va engendrer un courant d’air
entraînant le CO² vers l’extérieur par certaines cheminées, tout en
aspirant de l’air frais et nouveau dans le nid par d’autres cheminées.
Pour étudier l’organisation du nid, des chercheurs ont versé 10 tonnes de
ciment dans les galeries. Puis, après avoir attendu que l’ensemble soit sec, ils ont creusé
pour pouvoir apprécier le gigantisme de la cité des Attas. Cette mégapole
s’organise en voies principales, reliant les chambres importantes, puis en
voies secondaires qui se divisent encore, pour aboutir aux différentes
champignonnières et aux entrepôts de déchets. Malgré la complexité de cette
ville, elle est pourtant le fruit du travail collectif de la fourmilière.
Les
Attas sont herbivores. Elles se nourrissent exclusivement des champignons
qu’elles cultivent dans les chambres destinées
à la culture. Ces champignons poussent sur une pâte constituée de fragments
de végétaux humidifiés. Nous allons donc nous intéresser à la chaîne de
production des champignons, de la découpe des végétaux à la pousse des
champignons.
La
chaîne commence par les coupeuses qui se chargent de découper les végétaux
qui seront la base
des cultures. Les morceaux, tombés à terre, sont ramassés
par les transporteuses, plus petites que les précédentes, qui rapatrient les
coupes jusqu’à la fourmilière. Elles passent le relais aux jardinières,
encore plus
petites, qui vont découper les morceaux en petits fragments. Ceux-ci sont écrasés
par d'autres ouvrières toujours plus petites, puis pétris en boulettes humides pour
former la champignonnière. On obtient ainsi un terreau près à accueillir les
souches de champignons. Enfin,des ouvrières minuscules vont lécher les
parois de la champignonnières pour la nettoyer et enlever bactéries et autres
champignons étrangers. Aussi ont-elles la capacité de produire des
antibiotiques, qui empêchent le développement de ces bactéries au niveau des
cultures. Les déjections des fourmis viennent fertiliser la pâte.
Une colonie cultive toujours une seule espèce de champignon, comme les lentinus par exemple, et élimine toute les autres du nid.
La zone de récolte
rayonne sur à 300 mètres autour du nid. A elle
seule, une colonie de Atta peut récolter en un an, ½ tonnes d’herbes.
Cela entraîne inévitablement des ravages. En Amérique Latine, ces fourmis
sont considérées comme les insectes les plus nuisibles aux cultures.
Mais cela permet à la nature de se renouveler, en produisant des pousses
neuves.
Il existe aussi dans la colonie les fourmis soldates qui vont assurer la sécurité grâce à leurs puissantes mandibules et à leur taille supérieure aux autres. Elles assurent la stabilité de la colonie.