Adaptation

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Le mode alimentaire

       

    Les lasius sont omnivores. Elles s’adaptent à tout type de nourriture, pourvu qu’elle soit assez nutritive. Cet avantage considérable a été un atout majeur pour l’implantation des lasius sur une grande partie de l’Eurasie. Elles se nourrissent aussi bien de végétaux, comme des graines ou des fruits, que de viande, tel que des insectes capturés, ou encore des cadavres encore frais de petits animaux. La nourriture est stockée dans des salles à l’intérieur du nid, où les ouvrières pourront aller s’alimenter à volonté pour satisfaire une soudaine envie.

    Pour tuer les proies, les Lasius utilisent l’acide formique, qu’elles stockent dans une poche de leur abdomen. L’acide formique sert aussi bien à chasser, qu’à défendre le nid. A la moindre alerte, la Lasius prend une position très particulière :  son abdomen pivote sous le reste du corps pour pouvoir mieux viser sa cible. Elle lance alors un jet puissant et généreux d’acide formique. Celui-ci est très efficace puisqu’il brûle tout ce qui est en son contact, et peut tuer de façon foudroyante, une grosse chenille. La fourmi utilise aussi cette arme lors de combats rapprochés : elle mord sa victime tout en lançant un jet … très efficace ! Mais leur réelle efficacité réside essentiellement dans l’esprit de groupe généré au sein d’une colonie. Les fourmis attaquent très souvent leur proies à plusieurs, ce qui leur permet de ramener au nid des trophées beaucoup plus important. L’union fait la force ...

    Mais ce dont raffole le plus les fourmis est, à coup sûr, le miellat. Alors que la viande convient surtout aux larves, le miellat constituent une nourriture très nourrissante et nutritive. Il est donc adapté à l’alimentation des ouvrières qui ont une activité physique intense tout au long de la journée. En effet, le miellat contient une quantité importante de protéines, de vitamines en tout genre, de glucides, de vitamines, de minéraux … qui leur apportent tous les nutriments nécessaires. Il arrive souvent que les fourmis adultes ne se nourrissent seulement de cet appétissant nectar, qui leur assure une hygiène alimentaire sans égard.

    Les lasius s’approvisionnent en miellat grâce aux pucerons. Ces insectes suceurs de sève, possèdent une glande  sur leur carapace par laquelle ils délivrent du nectar, destiné aux fourmis. D’ailleurs, lorsqu’une ouvrière à une pressante envie de manger, elle tapote avec ses antennes sur la carapace d’un puceron pour déclencher la libération d’une goutte. Mieux encore, certaines colonies élèvent et protègent des troupeaux de pucerons, tel un berger  avec  son cheptel. Là, s’installent un vrai partenariat entre les deux espèces, une symbiose dont chacune en tire des avantages. Les pucerons fournissent des ressources alimentaires vitales pour les fourmis, et reçoivent en échange protection contre leurs prédateurs, comme les larves de coccinelles. Les Lasius aménagent parfois des salles pour l’élevage des pucerons. Elles sont situées sur des racines pour qu’ils puissent siroter en toute tranquillité, la sève de la malheureuse plante.

    Ceci nous amène donc à étudier l’aménagement de la fourmilière, qui est loin d’être aussi confus qu’on peut le croire. Bien au contraire, à l’intérieur du nid règne une organisation déconcertante. Les lasius ont « pensé » leur nid, en l’adaptant à leurs besoins et c’est ce que nous allons essayer de comprendre dans la partie suivante.