La réception et l'analyse des phéromones
Nous allons, dans cette dernière partie, étudier les différents processus qui permettent la lecture des phéromones
La réception
Les phéromones, volatiles, sont présentes dans l'air. Elles sont captées
par les sensilles qui recouvrent les antennes des fourmis. Elles passent alors
par les pores tubulaires pour arriver à l'intérieur des sensilles. Les pores
sont indiqués par les flèches rouges sur la photo prise au MEB à un
grossissement de 40 000 fois. Rappelons
que chaque sensille est spécifique
à un groupe de molécules.
Les sensilles sont très puissantes, et quelques molécules suffisent pour comprendre le message véhiculé. En effet, les phéromones sont émises en très faible quantité par les glandes exocrines d'un autre individu, mais de façon proportionnelle à l'intensité du message à diffuser.
Une fois dans la sensille, les odeurs baignent alors dans la lymphe sensillaire, composé rappelons-le d'enzymes destructrices d'odeurs. C'est la qu'interviennent les OBP. Lorsque des phéromones entrent dans la sensille, ces protéines se lient aux molécules afin de les préserver de la destruction des enzymes.
Le schéma ci-dessous représente dans l'espace, le complexe phéromone-OBP qui s'établit dans la lymphe. A noter que la PBP est une OBP spécialisée dans la capture des phéromones sexuelles. Cette association offre donc une protection efficace contre les enzymes.
L'analyse
Une fois protégées, les phéromones sont transportées jusqu'aux parois des dendrites présentes dans la sensille. Elles se fixent alors sur les récepteurs olfactifs des dendrites, prévus à cet effet. Sur le troisième schéma, on peut voir que le complexe s'emboîte parfaitement sur le récepteur olfactif des dendrites.
La fixation des odeurs déclenche la création d'un message nerveux. Il se créé au niveau du dendrite et se propage jusqu'au corps nerveux du neurone, pour se poursuivre par l'axone jusqu'au deutocérébron.
Arrivé au ganglion cérébroïde, le message est alors analysé et interprété. La fourmi va alors réagir en fonction du message reçu. Si la phéromone était, par exemple, une phéromone d'alerte, la fourmi réceptrice émettrait à son tour des phéromones d'alerte et irait, en fonction de sa caste et de son rôle dans la colonie, faire en sorte de protéger le nid. Si c'est une phéromone indiquant une source de nourriture, elle suivrait la piste olfactive pour aller s'alimenter.
A l'intérieur du sensille, lorsque le message nerveux a été envoyé, les phéromones sont éjectées du site de réception du dendrite. Elles sont alors détruites par les enzymes.
Nous avons créé une petite animation pour mieux comprendre ce processus. (Il vous faut une configuration en 1024 x 768 pour une lecture optimale. Le téléchargement peut être un peu long.)